Rétrospective Mathieu Amalric - Court métrage + Long métrage (Cinéaste)
Arsénic | Dimanche 18 août | 9h30
Tchatche avec Mathieu Amalric après la séance
Puis Tchatche avec Mathieu Amalric, Clara Petazzoni, Éléa Marini et Roger Arpajou sur le cinéma en Occitanie, le même jour à 17h, en partenariat avec Occitanie Films
Amours sourdes
Clara Petazzoni
France. 2022. Fiction. 18 min
Scénario : Clara Petazzoni, Virginie Legeay
Image : Ronan Bordier
Son : Elsa Meier
Montage : Clara Petazzoni
Musique : Mathurin Billard Chaoui
Production : Autoproduction
Interprétation : Pauline Cunnac, Marie Lecoindre, Avelyne Adjibi, Jonathan Gilly
Contacts : Agence du court métrage
agencecm.com
Tél. +33 (0)1 44 69 26 60
Film réalisé dans le cadre d'une résidence artistique sur les lieux du tournage de Serre moi fort de Mathieu Amalric
Amélie, adolescente introvertie, vit avec sa grande sœur, Constance, poétesse qui rêve de décoller dans le milieu de la fiction radiophonique. Lorsqu’Amélie est renvoyée deux jours du lycée, il est l’heure pour elle de vivre de nouveaux bouleversements.
Serre moi fort
Mathieu Amalric
France. 2021. Fiction. 1h37
Scénario : Mathieu Amalric d’après la pièce Je reviens de loin de Claudine Galea
Image : Christophe Beaucarne
Son : Olivier Mauvezin, Martin Boissau
Montage : François Gedigier
Production : Les Films du Poisson avec le soutien de la Région Occitanie
Interprétation : Vicky Krieps, Arieh Worthalter, Anne-Sophie Bowen-Chatet, Sacha Ardilly, Juliette Benveniste, Aurèle Grzesik
Contacts : Gaumont
gaumont.com
Tél. +33 (0)1 46 43 23 06
Ça semble être l’histoire d’une femme qui s’en va.
« Laurent Ziserman, un ami proche, voulait monter une pièce de théâtre mais il a dû y renoncer et un soir, il m’a passé le bouquin, peut-être comme un adieu à son projet. C’était Je reviens de loin, une pièce de théâtre écrite en 2003 par Claudine Galea, que je ne connaissais pas. Je l’ai lue dans un train et je me suis mis à chialer, hoqueter comme un bébé. Ça ne m’était pas arrivé depuis longtemps, je devais me cacher sous ma veste. Après Barbara, j’étais obsédé par le premier degré, comme un endroit que je ne saurais jamais atteindre et j’ai senti, dans ce que Galea avait inventé, une brèche, un accès possible. C’est le mélo qui a agi comme un déclencheur. Je fais alors lire la pièce à Laetitia Gonzalez et Yaël Fogiel, mes productrices et elles aussi sont attrapées, tout en se demandant comment j’allais faire avec une matière à priori très littéraire, sensitive, poétique. Et qui n’avait jamais été jouée ! Ça j’aimais bien, c’était comme un appel : donner vie à cette famille... Enfin, si j’ose dire. Dans un élan, en neuf jours, un peu comme un premier assistant fait un « dépouillement », j’ai craché une première version. Listes de décors, d’actions, d’objets, les saisons, les musiques, les routes, la voiture. Y’a quoi à l’image ? Y’a quoi au son ? Fidélité absolue à la structure mentale de Galea d’abord, tout en grattant aussi des notes, isolant quelques mots tremplins : " incantation ", " présumer ", " projeter ", " croire ", " prolonger ", " transe ", " rite ", " Rouch "... Oui, les masques et danses africaines chez Jean Rouch... Beaucoup d’images et de larmes se bousculaient, c’était parti ! Et puis l’envie de regarder des films est arrivée, ce qui était bon signe. Y’aurait donc des larmes et des fantômes dans cette histoire. Alors mélodrames d’abord, j’en regardais beaucoup : Corps à cœur de Paul Vecchiali, Douglas Sirk évidemment, Nicholas Ray, Piccoli dans Je rentre à la maison de Oliveira, Bill Murray dans Broken Flowers de Jarmusch, Pagnol aussi... Puis films d’hallucinations, plus mentaux : les japonais, Buñuel, The Ghost And Mrs. Muir, Resnais (toujours Resnais !), Boyhood, Hitchcock... Les livres de Laura Kasischke... Les méandres de Sophie Calle, la série The Leftovers, les films Pixar Là-haut ou Coco... Des masses et j’en oublie ! Y compris des mauvais films (très important de repérer les pièges dans lesquels vous allez tomber sans même vous en rendre compte !). En me gavant des films des autres, je vérifiais, je solidifiais qu’une seule chose : l’intuition immédiate qui m’était venue de traiter le faux/vrai, le délire/réel sur le même plan, sans les séparer esthétiquement, sans coutures. Ce qu’elle vivrait et ce qu’elle projetterait seraient pareil. » Mathieu Amalric