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Rétrospective Mathieu Amalric - Comédien et Cinéaste - Court métrage + Long métrage
Arsénic | Mardi 20 août | 9h30
Tchatche avec Mathieu Amalric

L’Interview

Xavier Giannoli

France. 1997. Fiction. 17 min

Scénario : Xavier Giannoli, Yves Stavrides
Image : Christophe Beaucarne
Son : Adrien Nataf, François Musy
Montage : Raphaële Urtin
Musique : Philippe Hersant
Production : Elizabeth Films
Interprétation : Mathieu Amalric, Jean Marie Winling, Philippe Pollet Villard

Contacts : Gabriel Inc.
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Un jeune journaliste décroche un entretien exclusif à Londres avec un des derniers mythes hollywoodiens, la comédienne Ava Gardner. Il fait le voyage mais tout ne se passe pas comme prévu.

 

Mange ta soupe

Mathieu Amalric

France. 1997. Fiction. 1h15

Scénario : Mathieu Amalric, Pascale Ferran, Jeanne Balibar
Image : Matthieu Poirot-Delpech
Son : Frédéric de Ravignan, Nicolas Favre
Montage : François Gédigier, Laurence Briaud
Production : Why Not productions
Interprétation : Jean-Yves Dubois, Adriana Asti, Jeanne Balibar, Laszlo Szabo, René Ehni, Jean-Claude Biette, Clotilde Mollet, Sava Lolov, Malka Ribowska, Claire Duhamel

Contacts : Préludes
preludes.fr

Un fils, en transit à Paris pour son travail, arrive chez sa mère, critique littéraire qui vit seule dans une immense maison mangée par les livres. Piles chancelantes, journaux envahissants qui ont peu à peu grignoté tous les lieux de vie. Le père a refait sa vie ailleurs : la petite sœur, jeune mère célibataire, a fui de son côté. Le nouveau poste du fils se fait attendre et le voilà coincé là une semaine de trop. Rien de grave mais bon...

 

« C’était en mars 1995, le lendemain du dernier jour de tournage de Comment je me suis disputé... Me voilà déjà parti à Istanbul chez un ami de lycée, pour écrire. Une injonction que je m’étais appliquée dès que Desplechin avait pris ce risque fou de choisir un non-acteur pour jouer dans son film. Depuis l’âge de 17 ans, je faisais tous les métiers dans le cinéma (assistant-régie, montage, accessoiriste, etc.), pour mieux apprendre à fabriquer mes courts métrages et là Arnaud venait, au pied levé, de m’“inventer“comme acteur. Intuition immédiate : attention de ne pas glisser dans ce que je voyais à l’époque comme une dangereuse tentation de paresse : la belle vie d’acteur. Et donc refaire un film à moi illico ! C’est parti de quoi ? Peut-être du lit parental, où la place de mon père (qui avait quitté la maison) avait été remplacée par des piles de livres. C’est drôle ou ce n’est pas drôle ? On en pleure ou on en rit ? Et comme des Lettres persanes inversées, depuis la Turquie, loin de chez moi, j’ai tiré ce fil en transformant toutes les douleurs de l’enfance en tentatives de comédie. "Comedy is tragedy + time " dit Alan Alda dans Crimes et délits de Woody Allen. Les mensonges comme réflexes de survie, l’éloge de la fuite... Loufoqueries, bouffonneries, burlesqueries, honteuseries, allons-y ! La maison, mangée par les livres, devenant un château hanté et ma mère une Dracula (on a failli mettre des gousses d’ail partout dans la maison, ha ! on aurait dû). L’autobiographie pouvait s’approcher d’un conte de Grimm, grâce aux regards objectifs de Pascale Ferran et Jeanne Balibar sur le scénario. Vive la fiction, poussons le bouchon, c’est si drôle. Quoique... Aujourd’hui, 26 ans après (!!), je repense avec une infinie tendresse à Pierre Chevalier, le directeur de programme d’Arte, qui nous a presque tous fait naître, je repense à Jean-Yves Dubois, acteur incandescent de la Comédie Française, à qui j’ai tout volé, à Matthieu Poirot-Delpech, le chef opérateur architecte qui savait aussi la toxicité envahissante des livres. Et je pense à Thomas Bernhard : " L’enfer n’est pas à venir, l’enfer a eu lieu, car l’enfer c’est l’enfance. Ce que cela m’a coûté de sortir de cet enfer ! " » Mathieu Amalric

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