
La Cinémathèque de Toulouse et le CNC - Longs métrages
Plein air | Jeudi 22 août | 21h30
En cinéma itinérant à Montcléra
Tchatche avec la Cinémathèque de Toulouse et le CNC, Samedi 24 août à 16h45 à l'extérieur de l'Arsénic
Golden Eighties
Chantal Akerman
France, Belgique, Suisse. 1986. Fiction. 1h36
Scénario : Chantal Akerman, Jean Gruault, Léora Barish, Henry Bean, Pascal Bonitzer
Image : Gilberto Azevedo, Luc Benhamou
Son : Henri Morelle, Miguel Rejas
Montage : Francine Sandberg
Musique : Marc Herouet, Chantal Akerman
Production : La Cécilia, Paradise Films, Limbo Film AG
Interprétation : Myriam Boyer, John Berry, Delphine Seyrig, Nicolas Tronc, Lio, Pascale Salkin, Fanny Cottençon, Charles Denner, Jean François Balmer
Contacts : Capricci
capricci.fr
Tél. +33 (0)1 89 16 93 51
Une galerie marchande : boutiques, snack-bar, salon de coiffure, néons multicolores, un décor où tout est fait pour accrocher l'œil, tenter, séduire. Un espace qui fait de chacun le spectateur de tous, et un acteur malgré soi. Un Américain, Eli, traîne depuis le matin dans les allées, s'attarde un peu trop longtemps devant les vitrines, et dévisage les vendeuses avec insistance...
Chantal Akerman naît à Bruxelles le 6 juin 1950. À 15 ans, elle découvre par hasard Pierrot le Fou de Jean-Luc Godard qui lui donne l’envie de faire du cinéma. Elle entre à l’INSAS en 1967 qu’elle quitte aussitôt, rejetant le cadre rigide de l’école et réalise l’année suivante son premier court métrage, Saute ma ville, première expression d’un cinéma libre et radical. Akerman s’installe à New York en 1973 où elle découvre le cinéma expérimental de Jonas Mekas, Michael Snow et de Stan Brakhage qui influence les films qu’elle tourne sur place : La Chambre ou Hôtel Monterey. À son retour en Belgique, elle réalise Je, tu, il, elle puis réunit les financements nécessaires, grâce au concours de son actrice Delphine Seyrig et avec l'aide de la société Unité 3 co-fondée par Guy Cavagnac, pour produire Jeanne Dielman, 23, Quai du Commerce, 1080 Bruxelles (1975). Ce quasi huis-clos, suivant le quotidien d’une femme au foyer, est considéré comme une des œuvres les plus influentes de la modernité cinématographique et pièce essentielle d’un cinéma féministe. Le film la propulse à 25 ans parmi les francs-tireurs de sa génération avec Rainer Werner Fassbinder et Philippe Garrel. Artiste infatigable, Akerman trace sa route librement en explosant les frontières narratives et géographiques pour vagabonder entre les genres, avec comme constante la mélancolie, le trauma personnel ou l’angoisse du monde contemporain. Elle touche ainsi au road-movie (Les Rendez-vous d’Anna, 1977), au film choral (Toute une nuit, 1982), à la comédie musicale (Golden Eighties, 1986) ou à l’adaptation littéraire (La Captive, 2000). Son œuvre documentaire navigue dans le monde entier, allant des États-Unis (Sud et De l’autre côté, 1999 et 2002) à l’Europe (D’Est, 1993) jusqu’en Israël (Là-bas, 2006) et creuse une veine intimiste (de News from Home en 1977 jusqu’à son dernier film No Home Movie en 2014). Chantal Akerman met fin à ses jours en 2015. Elle demeure une influence inestimable pour des cinéastes tels que Gus Van Sant, Tsai Ming-Liang, Claire Denis, Todd Haynes, Kelly Reichardt ou Apichatpong Weerasethakul.