Édition 2023
Les 4 auteurs et autrice :
• Jauffrey Gallé, projet Son frère était un arbre
Jauffrey s’est d’abord formé en tant que comédien avant d’obtenir un certificat de formation d’écriture scénaristique et de réalisation à l’école Travelling à Montpellier en 2021. Il y a réalisé plusieurs courts métrages dont Son père était un arbre qui lui a inspiré l’idée de son premier long-métrage. Il développe un nouveau court métrage L’Homme à la serviette de bain soutenu par le Fonds d’aide à la création ICC de Montpellier.
Les cultures ne donnent plus de rendement. La terre est devenue cendre. Quelques agriculteurs désespérés s’accrochent à de mauvaises pratiques pour survivre, mais personne n’y croit plus. Lionel, 40 ans, est un paysan démissionnaire qui délaisse peu à peu l’exploitation familiale, perdu dans l’oisiveté. Son frère adoptif, Martin, 45 ans, un grand naïf au coeur tendre, continue le combat. Les deux frères ne se comprennent plus. Agathe, leur mère est épuisée, le travail est en train de la tuer. La situation est catastrophique, seul un miracle pourrait tout changer. Et c’est ce qu’il va se produire…
Son frère était un Arbre sera un film entre comédie étrange et drame. Une fable sur une relation fraternelle oscillant avec des traits de road-movie désertique, une atmosphère surnaturelle, dans un monde rural où l’impossible se produira...
• Jason Girard, projet Les Rayons invisibles
Jason est originaire des Alpes mais s’est formé au cinéma à Buenos Aires. Défendant un cinéma fantastique et sensible aux enjeux contemporains, il a réalisé plusieurs courts métrages dont le documentaire Malabarista en 2022 et les fictions Les Résurgents en 2021 ainsi qu’Inshallah en 2023 qui confirme son écriture autour des invisibles.
Dans la jungle urbaine, Adama fonce sur son vélo et livre des repas pour la startup nation. Il ne veut plus entendre parler de son pays, de sa famille et de son passé, c’est un invisible. Quand son jeune cousin Isham arrive épuisé du voyage depuis le Burkina, Adama refuse bizarrement de l’aider. Pour se venger Isham vole alors le vélo d’Adama et disparaît dans la ville. Pour l’aider à le retrouver, Adama peut compter sur Karim, un beau gosse qui veut monter son business et Jeanne, une livreuse insatiable qui lutte pour les droits de ses camarades. Dans leur quête du vélo, Karim et Jeanne vont découvrir le passé d’Adama.
Les rayons invisibles est un drame social avec une facette fantastique. Si le monde des livreurs à vélo est abordé de façon très réaliste avec une approche quasi documentaire, la trajectoire intime et traumatique d’Adama connaît une écriture plus poétique et magique quand il s'agit d'aborder son passé et son rapport à Isham. L’écriture des rayons invisibles s’inspire du film emblématique Le Voleur de bicyclette de Vittorio De Sica mais tente une interprétation plus contemporaine de ses motifs et thématiques. Les sujets centraux sont bien évidemment les dérives de l’uberisation du marché du travail mais aussi la trajectoire d’un migrant guidé par son rêve d’être blanc et lesté par sa culpabilité. L'enjeu majeur est de questionner le destin des migrants et rappeler leur tragédie invisibilisée.
• Baptiste Martin-Bonnaire, projet Popo-bawa
Diplômé de l’ENSAV, Baptiste travaille aujourd’hui pour l’association de création audiovisuelle et d’éducation à l’image La Trame basée à Toulouse. Il a réalisé en 2017 un court métrage produit par le G.R.E.C. intitulé Veuillez ne pas tenter d’ouvrir les portes et développe actuellement en parallèle de son projet de long métrage deux nouveaux courts métrages.
Thomas est un jeune père fraichement séparé. Une semaine sur deux, il la passe en ville, chez ses amis. L'autre semaine, il s'isole du monde à la campagne en rejoignant la maison qu'il possède avec Emma, son ex-conjointe. Un compromis qui leur permet d'offrir un cadre de stabilité à Marcus, 5 ans, dont ils partagent la garde. Mais lorsque la maison finit par trouver des acheteurs, Thomas réalise qu'il n'est pas prêt à tourner la page. Déterminé à offrir une nouvelle chance à sa famille, il décide d'inventer une épidémie pour contraindre Emma et Marcus à se confiner avec lui. Mais plus les jours passent, plus Thomas s'enferre dans le mensonge. Au risque de détruire ce qu'il s'entête à sauver.
Popo-Bawa confronte deux regards. D’un côté celui d'Emma envers un extérieur subitement anxiogène, convoquant les doutes, l’impuissance et la paranoïa qui suintaient de toutes parts en 2020. De l'autre celui de Thomas, qui essaie de rendre visible et crédible sa supercherie, dans l'effort désespéré de sauver sa famille. En oscillant entre ces deux personnages, comme face à des injonctions contradictoires, le film interroge la viabilité du cocon familial dans un monde rempli d'incertitudes.
• Valérie Pirson, projet Demain sur Mars
Née à Bruxelles, Valérie Pirson est animatrice, réalisatrice et plasticienne. Diplômée de l'Ecole nationale supérieure des arts décoratifs, son film de fin d'études, un court métrage d’animation, Pistache, a remporté de nombreux prix en festival (Premier plans d'Angers, Auch, Oberhausen...) et lui a permis de rencontrer Michel Gondry avec lequel elle collabore régulièrement depuis pour les séquences d’animation (La science des rêves, L'épine dans le cœur, Is the man who is tall happy? ou L'écume des jours). Elle réalise depuis des pubs et des clips en France et l'étranger dans lesquels elle mélange animation et prises de vues réelles. En 2012, son deuxième court Métrage Rupture faisait partie d'une collection de courts métrages chacun inspiré d'un tableau d'Edouard Hopper.
Dans un village isolé, Chloé, une adolescente transparente est fascinée par son exacte opposé : Diane, une icône charismatique. Quand sa mère lui supprime son téléphone, Chloé prend le large avec Mic, son ami d'enfance, attiré sur la côte par une promesse d'argent facile. En route, Mic lui avoue ses sentiments. Chloé le repousse et se retrouve seule. Une voiture la percute. À son réveil, la vie se met à imiter ses rêves : son idole, Diane, l’a recueillie dans sa villa ! Celle-ci la prend sous son aile et se confie à elle, et très vite Chloé lui devient indispensable. Mais attirée par les forêts qui entourent la villa, Chloé retrouve Mic qui est devenu un autre.
L'image qu'on se fait de la vie avant de l'avoir vécue est un filtre parasitant. Les modèles idéalisés auxquels on essaye de se conformer, s'ils nous entraînent d'abord, pèsent sur nous. Parfois, on se déleste de ces illusions. Cette perte laisse un vide et c'est le début d'autres choses. Parfois, c'est impossible et le mensonge devient ce qu'il y a de plus confortable. Demain sur Mars est l'histoire d'une métamorphose. Une jeune fille qui prend vie.
Programme :
Résidence d’écriture pour 4 auteurs et autrices d’Occitanie portant un projet de long métrage de fiction. Le suivi de l’écriture est assuré par le réalisateur Yves Caumon.
- Une résidence du 2 au 9 décembre 2023 à Gindou (en pension complète, frais de déplacements non compris) avec le tutorat personnalisé d’Yves Caumon. Séances collectives alternent avec entretiens individuels.
- Après la résidence, suivi à distance des projets jusqu'en mars 2024.
- Une session de clôture en mars 2024 lors des Rencontres cinémas d'Amérique Latine de Toulouse au cours de laquelle les auteurs et autrices rencontreront autour de leurs projets des réalisateurs, producteurs et diffuseurs de longs métrages.
Objectifs :
- Développer l’écriture d’un scénario de long métrage en vue d’aboutir à un dossier (traitement + note d’intention) pouvant être soumis à la lecture d’un producteur ou faire l’objet d’une demande d’aide à la réécriture et/ou au développement.
- D’une manière plus large, affirmer sa pratique de l’écriture scénaristique et son univers artistique.
Qui peut postuler ?
Tout auteur et autrice d’un projet de long métrage de fiction, résidant en Occitanie, ayant déjà ou non un producteur, et ayant écrit ou réalisé un film sélectionné en festival ou diffusé en salle de cinéma, à la télévision ou sur le web.
4 auteurs et autrices seront retenu·e·s.
Intervenant : Yves Caumon
Yves Caumon est réalisateur et vit à Gaillac dans le Tarn. Diplômé de la Femis en 1991, il débute comme assistant réalisateur auprès d’Agnès Varda, Éric Barbier ou Jean-Paul Civeyrac. Il réalise plusieurs moyens métrages dont La Beauté du monde, tragi-comédie sur les affres de la création artistique et Les Filles de mon pays, aventure de jeunes filles qui se déguisent en femmes, prix Jean Vigo 2000. Son premier long métrage, Amour d’enfance avec Mathieu Amalric, film « doux-douloureux » dressant l'inventaire de la jeunesse et du temps perdu, reçoit le prix Un Certain Regard à Cannes en 2001. En 2006 il tourne une comédie, Cache-cache, avec Bernard Blancan, histoire d'un fantôme paysan, présentée à la Quinzaine des Réalisateurs. Sélectionné à Venise en 2012, son dernier film, L’Oiseau, avec Sandrine Kiberlain, raconte l'histoire d’une femme qui n’éprouve plus rien. Yves Caumon a été acteur dans quelques courts et longs métrages et directeur du département Réalisation de la Femis en 2012 et 2013. Animer des ateliers de scénario, de réalisation ou de jeu d'acteurs est devenu partie intégrante de son travail de mise en scène.
Yves Caumon développe actuellement un nouveau projet de long métrage avec Blue Monday Productions intitulé Heureux presque tout le temps.
Filmographie comme réalisateur :
Antonin (CM, 1989)
L’Ami de la famille (CM, 1992)
La Beauté du monde (CM, 1999)
Les Filles de mon pays (CM, prix Jean Vigo 2000)
Amour d’enfance (LM, Prix Un Certain Regard, Cannes 2001)
À la hache (CM, 2002)
Cache-cache (LM 2005, tourné dans le lot, sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs de Cannes)
L’Oiseau (LM, 2012, Sélectionné au festival de Venise)
"Paradoxalement, pour quelqu’un qui anime régulièrement des ateliers d'écriture, je ne crois pas à la toute-puissance du scénario. Un scénario doit avant tout tenir debout, notamment être fidèle à lui-même. Ce qui n'est pas si simple.
Par exemple quel est le ton du film ? Débraillé, pince-sans-rire, en apesanteur, anxiogène ? C'est une boussole capitale. Et la réponse n'est pas aisée à formuler avec des mots. Quelle serait la musique du film ? Nous devons sentir qu'elle est continue et qu'elle emporte tout.
Le long métrage est un travail d'écriture particulier. À la fois plus simple et plus complexe (que le court métrage). Plus simple : un souffle s'y déploie, on peut figurer un monde dans sa globalité, développer sans retenue et même digresser. Plus complexe : le temps passe impérativement, toute proposition ne peut être que dynamique, se contredire plusieurs fois.
Dans L’Atelier d’Écriture, retranscription réjouissante de séances de scénario, Gabriel Garcia Marquez confie "être devenu accro au travail de groupe". C'est aussi mon cas… Dans mon esprit, cette résidence est aussi un atelier. Analyser le scénario des autres, le prolonger, y participer, permet d'éclairer en retour son propre travail. C'est extrêmement bienfaisant. Je crois beaucoup à ce partage, à cette émulation, aux échanges "multi-latéraux” entre participants.
Mon propre rôle est d'animer, de servir de miroir, d'interroger, d'éclaircir, de proposer, et bien sûr d'encourager.
J'amènerai dans mes valises un certain nombre de scénarios de tournage de différentes époques pour les consulter chemin faisant.
En fonction des pistes d'écriture explorées, le soir nous regarderons des films ou des extraits pour préciser, prolonger ou solder une hypothèse.
L'expérience sera particulièrement intense. Il est préférable de se reposer avant."
Yves Caumon
contact
Sébastien Lasserre : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. - 06 79 84 73 28
en partenariat avec
et
Opération soutenue par
Gindou cinéma et l’accompagnement des auteurs
1991 Création d’un Prix du scénario de court métrage de Gindou remis au moment des Rencontres cinéma doté par la Région Midi-Pyrénées et les Laboratoires Neyrac Film. Parmi les lauréats du Prix, citons Alain Guiraudie pour La force des choses en 1995 ou Hugo Chesnard pour La France qui se lève tôt en 2008, César du meilleur court métrage en 2011.
1999 - 2012 Résidence annuelle d’écriture de scénarios de courts métrages de fiction ouverte à 8 auteur·trice·s/réalisateur·trice·s. Tutorat en écriture assuré les premières années par la scénariste Catherine Foussadier, puis par les réalisateurs Yves Caumon et Jean-Pierre Civeyrac.
2003 Mise en place dans le cadre de l'année de l'Algérie d’une action de formation à l'écriture de scénario pour 5 auteur·trice·s algérien·ne·s, suivie de l’accompagnement de 2 d’entre eux dans la réalisation de leur court métrage. Les films réalisés ont été sélectionnés dans de nombreux festivals.
2005 Mise en place du concours de scénario Le goût des autres : appel à projets à destination des 12-18 ans des régions Occitanie et Nouvelle-Aquitaine. Ce dispositif a permis d’expérimenter une dynamique d’écriture intéressante entre intervenant·e·s professionnel·le·s et jeunes participants.
2009 Participation en Mauritanie à la formation d'une trentaine d'adultes à l'écriture documentaire. Cette action a donné lieu à la réalisation d'une dizaine de projets.
2013 Création de La Ruche, résidences d’écriture destinées à 8 auteur·trice·s autodidactes ayant le désir d’écrire et de réaliser un premier court métrage de fiction professionnel.
2020 Création de cette nouvelle résidence d'écriture de scénario de long métrage.
