Rétrospective Mathieu Amalric - Comédien - Longs métrages
Cinéma de verdure | Samedi 17 août | 23h45
Les Favoris de la lune
Otar Iosseliani
France. 1984. Fiction. 1h41
Scénario : Otar Iosseliani, Gérard Brach
Image : Philippe Théaudière
Son : Alix Comte, Claude Bertrand
Montage : Dominique Bellfort
Musique : Nicholas Zourabichvili
Production : Philippe Dussart SARL
Interprétation : Alix de Montaigu, Pascal Aubier, Jean-Pierre Beauviala, Mathieu Amalric
Contacts : MK2 Films
mk2films.com
Tél. +33 (0)1 44 67 32 54
Des objets anciens passant de mains en mains nous font découvrir des êtres possédés par la folie de l'argent. Les destinées de ces personnages, cambrioleurs ou bourgeois malhonnêtes, amants des uns, amis des autres, se croisent pour former l'intrigue du film.
Né en 1934, Otar Iosseliani fait des études de musique à Tbilissi, la capitale géorgienne avant d’intégrer l'institut national de la cinématographie de Moscou où il réalise Aquarelle en 1958 et Avril en 1961, deux courts métrages interdits de diffusion en URSS. Dans son premier long métrage, La Chute des feuilles (1966) il retrace la vie quotidienne d'une communauté paysanne dans un style impressionniste. Avec Il était une fois un merle chanteur (1971) et Pastorale (1976), Otar Iosseliani affine son style proche de celui de Jacques Tati, son maître revendiqué. Malgré la renommée internationale de leur cinéaste, ces films sont interdits à l'exportation pendant de nombreuses années. Le réalisateur s'établit en France à partir de 1982 et réalise Les Favoris de la lune en 1984 qui obtient le grand prix spécial du jury à la Mostra de Venise. Il signe en 1989 Et la lumière fut, une fable dramatique qui raconte l'histoire d'un village sénégalais aux traditions ancestrales qui s'éteint avec l'arrivée de la "civilisation" blanche. La Chasse aux papillons (1991) reprend la même thématique, celle de la disparition d’un monde, le film se déroule dans un village français dont le château est vendu à des Japonais par des héritiers sans scrupule. Le cinéaste continue de distiller un regard plutôt noir et pessimiste sur le genre humain mais toujours sur un mode cynique et drolatique. Avec Brigands, chapitre VII (1995) Otar Iosseliani construit trois contes sur trois époques différentes, où l’on comprend hélas que les hommes sont aussi cruels quelle que soit l'époque. Adieu, plancher des vaches ! (1998) reçoit une critique plus large et touche un plus grand public. Iosseliani est primé meilleur réalisateur à la Berlinale avec Lundi matin en 2001. Dans Jardins en automne (2005) on suit un ministre de la Culture congédié de ses fonctions, descendant de plus en plus bas sur l'échelle sociale, tout en devenant de plus en plus serein et libre. Cette ode à la liberté se poursuit dans Chantrapas (expression russe signifiant "banni, exclu") tourné en 2009, où le réalisateur amène son personnage, un jeune réalisateur, à ne faire aucun compromis avec la censure, qu'elle soit idéologique ou économique, au nom de la liberté de la pensée créatrice. Otar Iosseliani était l’invité d’honneur des Rencontres Cinéma de Gindou en 2006. Il s’est éteint le 17 décembre 2023.